Association pour la Formation Chrétienne de la Personne
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3 Questions à Florent Chaveton, directeur de l’Institut Karol Wojtyla

Florent, quel a été votre parcours ?

Je suis professeur de philosophie. J’ai d’abord fait deux années d’étude de philosophie à l’IPC à Paris (promotion 21). Après ces deux années, j’ai quitté l’IPC pour poursuivre mon cursus à la Sorbonne, à Paris. 

Florent Chaveton effectuant une présentation

Puis j’ai fait mes premières armes de professeur en Afrique, au Tchad, en effectuant un service de coopération pendant deux ans. Ce furent deux années importantes, autant par l’expérience de la découverte d’un autre monde, que par celle de la découverte de l’enseignement. Cela m’a confirmé dans le choix de cette voie. J’ai finalement trouvé un poste de professeur près du Puy-en-Velay, où j’ai rencontré ma femme. J’enseigne toujours la philosophie dans cette région. Originaire de Versailles, j’y ai passé toute ma jeunesse, suivant un cursus scolaire classique, qui s’est poursuivi après le bac par un DUT génie électrique, puis une licence en Philosophie. 

Qu’est-ce qui vous a amené à l’AFCP et qu’en avez-vous reçu ?

Mon engagement à l’AFCP est lié à mon amitié avec Aline Lizotte. Elle avait été mon professeur à l’IPC. En 1996, elle m’a demandé de devenir membre de l’AFCP et de m’investir dans l’organisation des sessions Amour Sexualité et Vie Chrétienne. Puis, en novembre 2021, elle m’a demandé de prendre la direction de l’Institut Karol Wojtyla (IKW), qu’elle avait créé en 2012, dans le cadre de l’AFCP. 

L’originalité de l’AFCP est de proposer un enseignement exigeant, qui s’enracine dans la tradition d’Artistote et de Saint Thomas d’Aquin jusqu’à saint Jean Paul II, en tenant compte de l’apport des observations des sciences humaines, mais toujours dans le respect de l’Évangile, de l’Église et de cette tradition. Ce travail a permis de mettre à l’honneur la vertu et de pouvoir proposer un accompagnement pour aider les personnes dans la pratique de la vertu. C’est une très belle œuvre, qui ouvre les cœurs à l’amour de Dieu par le service de la Vérité.

Quelle est votre responsabilité à l’AFCP et comment l’envisagez-vous personnellement ?

Aujourd’hui, je suis le directeur de l’IKW, et cette seule fonction est tout à fait suffisante pour bien m’occuper. Il s’agit pour moi d’un apostolat qui me tient à cœur, non seulement en raison des liens que j’ai depuis longtemps avec l’AFCP, qu’en raison de l’enjeu de l’Institut. Celui-ci forme à l’anthropologie, à l’éthique et à l’accompagnement. L’anthropologie qui y est enseignée donne une vision adéquate, unifiée, complète et réaliste de la personne humaine. Elle donne le sens de la personne nécessaire pour bien comprendre l’éthique. 

L’enseignement éthique donné à l’IKW n’est pas un enseignement spéculatif, qui consisterait à étudier différents systèmes de morales, à les comparer et à tenter d’en établir le pour et le contre pour arriver à une certaine vision éthique. Il s’inscrit dans une perspective plus pratique, reprenant à son compte l’intention de l’éthique aristotélicienne, à la lumière de saint Thomas d’Aquin et de saint Jean-Paul II : une science dont le but est de rendre l’homme meilleur. 

« L’enseignement éthique donné à l’IKW n’est pas un enseignement spéculatif, qui consisterait à étudier différents systèmes de morales, à les comparer et à tenter d’en établir le pour et le contre pour arriver à une certaine vision éthique. »

L’éthique enseignée à l’IKW permet d’approfondir, de renouveler ou d’initier un chemin de vertu. Et c’est tout naturellement, dans cette perspective de la promotion de la vertu que l’Institut forme à l’accompagnement. Celui-ci n’est pas un énième accompagnement psychologique, mais une manière d’aider l’autre sur le chemin de la vertu. Tout cela fait de l’IKW un lieu de formation original et unique, qui n’a pas son équivalent. 

Mon rôle est simplement d’être au service de cette œuvre, en permettant d’une part aux étudiants de comprendre l’anthropologie et son enjeu, afin que la connaissance enseignée donne le goût d’un agir vertueux, aussi bien pour soi que pour les autres, et d’autre part aux professeurs d’avoir une vraie liberté pédagogique qu’ils puissent mettre au service de la finalité de l’IKW. Ce rôle comprend aussi l’entretien de relations bienveillantes avec l’Université Catholique de l’Ouest (UCO), avec qui nous sommes en convention pour la validation du diplôme de l’Institut. Enfin, par l’aide que j’apporte au Modérateur au Conseil de direction de l’Institut, je dois m’assurer que l’IKW répond pleinement aux finalités de l’AFCP, par une bonne coordination avec ses autres services (accompagnement et sessions). 

groupe en conférence