Le 6 août 1993, vingt-cinq ans après l’encyclique Humanæ vitæ, Jean-Paul II publiait l’encyclique Veritatis splendor, débutant par une admirable méditation de l’évangile du jeune homme riche, et portant « sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Église ». Ce texte prophétique, auquel a collaboré de près le Cardinal Joseph Ratzinger, est aujourd’hui à redécouvrir dans une optique pastorale. Ce fut l’objet d’un colloque organisé à Angers les 11 et 12 juin derniers, auquel a participé une délégation de l’AFCP.
Les 11 et 12 juin derniers, une délégation importante de l’IKW (12 membres de l’Institut Karol Wojtyla, professeurs et encadrants) participait au colloque organisé par la Faculté de Théologie et de Sciences religieuses de l’Université catholique de l’Ouest sur le thème « Le discernement pastoral à la lumière de Veritatis splendor » (voir la présentation ci-après), à l’occasion des trente ans de cette encyclique écrite par saint Jean-Paul II. Le colloque était placé sous la présidence du doyen de la Faculté, le père Jean-Baptiste Édart (enseignant à l’IKW). Nous avons pu écouter les interventions des neufs conférenciers : Mgr Livio Melina, le père Olivier Bonnewijn (enseignant à l’IKW), le père Jean- Claude Varin, Madame Laetitia Calmeyn, Mgr Jean Laffitte, le père José Granados, Monsieur François de Muizon, le père Frédéric Trautmann. Le colloque fut conclu par Mgr Éric de Moulins-Beaufort.
La richesse et la diversité des interventions ne permettent pas de rendre compte ici de l’ensemble des conférences, mais les actes du colloque seront publiés.
Un passage de la conclusion de l’encyclique, relevé par François de Muizon donne un bon aperçu de la teneur générale des propos de ces deux journées, qui nous invitent à l’espérance :
« Si nombreux et si grands que soient les obstacles semés par la faiblesse et le péché de l’homme, l’Esprit, qui renouvelle la face de la terre (cf. Ps 104/103, 30), rend possible le miracle du parfait accomplissement du bien. Un tel renouvellement, qui donne la capacité de faire ce qui est bon, noble, beau, agréable à Dieu et conforme à sa volonté, est en quelque sorte l’épanouissement du don de miséricorde, qui délivre de l’esclavage du mal et donne la force de ne plus pécher. »
Cette rencontre fut l’occasion pour l’équipe de l’AFCP d’échanges très intéressants sur son travail à l’Institut Karol Wojtyla. Un grand merci au père Jean-Baptiste Édart et à toute son équipe pour la qualité des intervenants et l’organisation du colloque !
Le 6 août 1993, saint Jean-Paul II publiait, selon les termes mêmes de Benoît XVI une des cinq plus importantes encycliques de son pontificat, Veritatis splendor. À trente ans de distance, et dans le nouvel élan donné par le pape François à la théologie morale dans son approche résolument pastorale, il nous a semblé opportun d’interroger Veritatis splendor, texte fondateur pour la théologie morale du XXIe siècle, en nous interrogeant sur les ressources offertes par ce texte pour contribuer à faire porter tout son fruit au magistère du pape François.
Dans cette perspective, nous procéderons en trois étapes.
La première interrogera les fondements de la morale, mettant en lumière son enracinement dans la personne du Christ. Le pape François rappelle sans cesse que la foi est avant tout une rencontre avec le Christ et non une idée. Ceci nous conduira à interroger aussi la notion de conscience, au cœur de l’homme, et le rapport entre subjectivité et objectivité dans l’agir moral.
Une deuxième étape abordera la place de la vie sacramentelle et son lien à la vie morale, question au cœur du magistère du pape François. Avant d’aller de l’agir moral vers les sacrements, nous partirons de l’Eucharistie, Sacrement par excellence, pour rejoindre la vie morale et voir comment le sacrement de la Caritas Christi informe la vie chrétienne. Ceci nous permettra ensuite de nous interroger sur le caractère objectif et subjectif du péché et enfin de rendre compte de l’aide pastorale que peuvent être les sacrements.
Enfin, dans la troisième étape, nous articulerons pastorale et morale. Quelle place est donnée au kérygme dans le discernement moral, comment l’objectivité du kérygme rejoint-elle la subjectivité des personnes engagées dans la relation pastorale ? Comment articuler miséricorde et moralité ? Quelle est la part objective et subjective de la vie dans le Christ et l’Esprit Saint ?