Association pour la Formation Chrétienne de la Personne
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3 Questions au P. Gabriel Villemain, modérateur de l’AFCP

Père Gabriel Villemain, quel a été votre parcours ?

Originaire de Versailles, j’y ai passé toute ma jeunesse, suivant un cursus scolaire classique, qui s’est poursuivi après le bac par un DUT génie électrique, puis une licence en Philosophie. 

La question de la vocation, ancienne pour moi (depuis mes 10-12 ans), s’est concrétisée par mon entrée au séminaire de Caen pour le diocèse de Séez (Orne) en 1991. Ordonné diacre en 1996, puis prêtre le 29 juin 1997 en la cathédrale de Sées, j’ai d’abord exercé mon ministère en paroisse à Flers et à la Lande-Patry douze années durant, puis à Gacé et Le Merlerault pendant treize ans. 

Depuis 2022, je suis curé de la paroisse Saint-Gilles en Haute-Sarthe (Le Mêle-sur-Sarthe), prêtre accompagnateur de l’équipe diocésaine de la Pastorale familiale, conseiller conjugal et familial du CLER Amour et Famille et aumônier national, puis conseiller ecclésiastique du district Orne-Calvados des Guides et Scouts d’Europe. Je participe également au service du sanctuaire Louis et Zélie Martin d’Alençon.

 

portrait du père villemain

Depuis 2015, j’ai eu à cœur d’aider des enfants en difficulté, en les aidant à reprendre une scolarité normale. Ainsi ai-je créé l’Association Au Torrent, qui tire son nom du psaume 109, 7 (« Au torrent, il s’abreuve en chemin, c’est pourquoi il redresse la tête »), dans le but d’offrir un lieu d’accueil temporaire, intermédiaire entre la maison et l’école, où le jeune peut reprendre pied pour « relever la tête » !

Qu’est-ce qui vous a amené à l’AFCP et qu’en avez-vous reçu ?

Attiré par l’enseignement de l’Église sur la Personne humaine créée « à l’image de Dieu », j’ai découvert combien notre corps nous est donné pour toucher, goûter, sentir, entendre et voir le mystère d’amour qu’est Dieu. Ayant vécu dans une famille catholique « traditionnelle », je ne me posais pas trop de questions sur l’amour conjugal et familial, bénéficiant d’une vie simple et cohérente. Je faisais naturellement confiance à mes parents et à mes éducateurs, jusqu’à ce que je sois confronté à l’expérience et aux questions de personnes blessées par ce qu’elles avaient vécu dans leurs propres familles, en particulier lors de mes années d’aumônier des lycées de Flers. J’ai souhaité m’approprier l’enseignement de l’Église sur la Personne humaine en m’inscrivant à diverses formations, pour pouvoir le transmettre. 

En janvier 2006, la session « La Personne consacrée et son affectivité », à laquelle j’ai participé à Solesmes, fut pour moi une révélation, presque un éblouissement. J’ai ensuite fait partie d’un des premiers groupes de prêtres qu’Aline LIZOTTE formait régulièrement à Solesmes, puis de la première promotion de l’Institut Karol Wojtyla en 2012. 

Cette formation m’a permis d’appréhender la Personne humaine dans toutes ses dimensions, physique, charnelle, sexuelle, affective, intellectuelle, spirituelle…, tout autant comme le fruit d’une histoire unique et complexe :

« La seule créature voulue pour elle-même, appelée à se réaliser dans le don libre et désintéressé de soi » !

Éduqué dans l’idée qu’il fallait « se garder », j’ai compris que l’on n’avait pas à se garder mais à se donner, en s’unissant à Dieu qui s’offre à nous en Jésus-Christ. Cela fut pour moi un vrai chemin de libération intérieure. Telle est bien la devise de l’AFCP, empruntée au Psaume 118, « Ambulabo in latitudine », que l’on peut traduire ainsi : « Je marcherai en pleine liberté » (sous le regard de Dieu).

Très reconnaissant de tout ce que j’ai reçu de notre fondatrice, je n’aurais jamais imaginé lui succéder un jour. Connaissant bien son œuvre depuis 2006, tout en ayant été étranger aux difficultés de ces dernières années, cela m’a projeté modérateur, suite à mon élection par les membres actifs, puis ma nomination par l’évêque du Mans. Bien sûr, je n’ai en rien postulé, ayant simplement accepté une élection faite quasiment à mon insu : je n’étais même pas présent à l’Assemblée Générale du 25 juin 2022 ! Maintenant, mon seul désir est de permettre à l’AFCP de se déployer au service de l’Église, tout en demeurant fidèle à l’intention et à l’intuition première.

groupe de personnes en conférence

Quel est le rôle du modérateur et comment l’envisagez-vous personnellement ?

 Selon les statuts de l’AFCP, le modérateur est chargé de « maintenir l’AFCP dans la fidélité à son charisme ; veiller à l’orientation ecclésiale et intellectuelle de l’AFCP ; gouverner l’ensemble de l’AFCP selon sa finalité ; accepter et intégrer les membres actifs de l’AFCP ou recevoir leur démission ; veiller à la bonne marche des services, tout en respectant l’autonomie des Directeurs et de ceux qui les assistent ; coordonner les différents services pour que la fin commune de l’AFCP soit atteinte ; nommer les membres du Conseil pour les affaires économiques et convoquer l’Assemblée générale. »

Portrait de Jean-Paul II

En d’autres termes, il s’agit de déployer et de pérenniser l’expertise anthropologique mise en œuvre par Aline LIZOTTE, en soutenant la démarche de professionnalisation des services proposés par l’AFCP : faire vivre ces différents services, les sessions « Amour-Sexualité-Vie-Chrétienne », dont beaucoup de couples ont déjà bénéficié, l’Institut Karol Wojtyla qui prépare à un Diplôme Universitaire d’anthropologie et d’accompagnement de la personne, et le service de l’accompagnement. Tous déploient cette précieuse vision anthropologique et théologique inspirée de la théologie du corps de Jean-Paul II. 

Nous avons donc du pain sur la planche, un travail porté par une équipe nombreuse et compétente !

J’en profite pour remercier tout un chacun très chaleureusement, sans qui nous ne pourrions mener à bien cette tâche qui nous a été confiée.